Guerre dans les Pyrénées

 

 

 

Maréchal Jean de Dieu SOULT - Commandant en chef de l'armée des Pyrénées

 

La guerre dans le Sud-Ouest

 

Voici un ouvrage qui projette un éclairage nouveau sur la guerre d'indépendance de l'Espagne (1). Les deux historiens se sont attachés à retrouver les causes profondes d'une défaite imprévisible, encore au printemps de 1813.

 

Sous l'autorité contestée du roi Joseph, frère aîné de l'Empereur et de Jean-Baptiste Jourdan, son chef d'État-major, les brillants généraux qui quadrillent la Péninsule ibérique ne laissent aucun répit aux forces coalisées.

 

En janvier 1813, l'espoir change de camp. Nomination du marquis de Wellington à la tête de toutes les armées alliées et début d'une "reconquista" qui ne s'arrêtera qu'en avril 1814, sur les redoutes du Calvinet, à Toulouse. Des correspondances inédites trouvées au fort de Vincennes ont permis aux auteurs une autre analyse des dix mois de retraite de l'armée des Pyrénées du maréchal Soult envoyé à la hâte à Bayonne par l'Empereur, le 13 juillet 1813, pour mettre fin à l'incurie des chefs et à la démoralisation des troupes.

 

Une correspondance triangulaire entre Clarke, ministre de la Guerre, et les deux maréchaux Suchet et Soult, commandants suprêmes des armées de Catalogne et des Pyrénées, révèle l'antagonisme de ces chefs comblés d'honneurs et de richesses.

 

Sait-on qu'une opération de jonction des deux armées - environ 80000 hommes - devait avoir lieu entre Tarbes et Pau, à l'automne 1813 ? Hélas, Suchet n'en voulait pas et les 10000 conscrits espérés en renfort n'arriveront jamais.

 

Sait-on que malgré un temps épouvantable sur la côte Atlantique, l'obstiné Wellington réussira à construire un pont flottant constitué de 26 chasse-marée sur le chenal de l'embouchure de l'Adour, malgré le feu nourri des canons de la Citadelle de Bayonne ?

 

Sait-on, enfin, que la discipline imposée par le Feld-Marshal anglais à ses troupes traversant les populations du Sud-Ouest, fit autant que ses fusées à la Congrève qui terrifiaient les brigades impériales ? Un ouvrage indispensable pour tous les passionnés d'histoire régionale.

 

(1) « Guerre d'Espagne et des Pyrénées-1813-1814-Correspondances" - Claude Larronde et Bertrand Lamon - Editions Gascogne - 23 €.

 

 

Les armes du Feld-Marshal Arthur Welesley, duc de Wellington

 

La guerre dans les Hautes-Pyrénées

 

La deuxième guerre mondiale a bien eu lieu chez nous, en Bigorre (1). L’auteur s’attache à démontrer que la décennie 1938-1948 a été cruciale.

 

Le département est encore largement rural malgré l’implantation d’usines comme l’Arsenal de Tarbes, en 1871, les Constructions électriques de France qui créent à Soues et Séméac des ateliers de fabrication de locomotives, en 1921, les Constructions métalliques des Pyrénées qui fabriquent, à Ossun, les pylônes nécessaires à l’électrification et, à Bazet, l’établissement de la Compagnie générale d’électro-céramique, créé en 1921-1922, pour ne citer que les plus importantes. Ces entreprises font des H.P un des départements les plus industrialisés du Sud-Ouest. Et, elles ne laisseront pas indifférents les occupants du IIIe Reich.

 

Par une recherche minutieuse, l’auteur nous fait découvrir l’héritage économique et social des H.P et son décollage industriel. Sur le plan politique, « l’hégémonie » des radicaux, les ambiguïtés et déchirements du Front populaire, la description du « stupéfiant » été 1939, l’impact de la défaite de 1940 annoncent le régime de Vichy et son « insidieuse idéologie ». Pétain visite le département, le 20 avril 1941. S’ensuit une fausse concorde sociale, la mise en place d’un État policier, le musellement de la presse et l’encouragement à la délation.

 

Le mérite de l’auteur est grand d’avoir su dénouer l’écheveau des actions d’éclats des nombreux groupes de résistance. Leur unification, symbolisée par le Corps franc Pommiès, et leur lutte obstinée malgré les « opérations de police des troupes d’occupation », amèneront la reddition de la Milice avant la libération définitive, des 18 et 19 août 1945. Un excellent ouvrage.

 

(1) "Les Hautes-Pyrénées dans la Guerre - 1938-1948" - José Cubero - Éditions Cairn - février 2002 - 22 €.

 

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© Claude Larronde